Masturbation, tabou societal.

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Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais dans notre société, malgré la volonté quotidienne de sortir de ce cloisonnement physique des personnes et de cette envie profonde de clamer que la sexualité est naturelle, il y a toujours un hic : on n’ose que rarement en parler.

En effet, qui a dĂ©jĂ  dit “ouais je me masturbe” par exemple. Vous ne le sortez probablement pas aux dĂ®ners de famille, ni mĂŞme Ă  vos potes, sauf les plus proches. Les requĂŞtes sur certaines vidĂ©os dans votre portable sont des trucs ouverts “pour voir” ou “pour dĂ©conner”, alors qu’en fait c’était vraiment pour vous, Ă  un moment très personnel… Mais aussi très naturel.

On estime que se tripoter est tabou.

Certes, le faire en public l’est, ou devant des personnes qui ne devraient pas voir ce que vous faites. Mais cela reste une option qui aide beaucoup de personnes dans la vie. Si ce n’était pas le cas, on n’aurait pas de jouets pour le faire. Le porno serait complètement morne et sans aucun essor. Et surtout, on ne serait pas à dire que se touiller génitalement apporte des endorphines et calme le mal de crâne!

Pour beaucoup de français(es), c’est même souvent quotidien. Que ce soit le matin, dans le lit ou sous la douche, ou le soir, entre deux, c’est vraiment quelque chose que tout le monde fait. Oui, même votre inspectrice des impôts qui pourtant ne paie pas de mine.

Cela aide même à prendre conscience de son corps, à apprécier se faire du bien et à comprendre comment notre corps marche. On ne se trouve pas beau ou moche quand on se touche. On est juste nous, là, avec nos pensées et nos envies, et notre extase au bout des doigts.

Le plus génial dans l’équation, c’est que l’on peut le faire de tellement de façons différentes, cela nous appartient, comme notre corps, nos envies, notre psyché.

Pourquoi est-ce tabou alors ? C’est simple. On est dans un monde invasif. Les gens, souvent à l’aide des réseaux sociaux, n’ont plus de limites. Mais pas dans le bon sens. Chaque petit détail personnel est intime est accaparé par l’opinion, souvent mal compris et/ou détourné. Et par la suite conservé et affiché.

Prenons un exemple tout bête. Nikita Bellucci. Une ex-actrice de films pornographiques qui a aujourd’hui changé de carrière. Une femme brillante, intelligente, qui a certes eu une ancienne carrière mais qui ne souhaite plus que l’on fasse sans cesse référence à son passé. Seulement, les gens n’ont pas la capacité cérébrale pour le comprendre. Et elle se fait harceler, traiter, traîner dans la boue.

Un peu comme si les gens attribuaient le fait qu’elle ait eu une pĂ©riode oĂą elle Ă©tait nue Ă  l’écran pour son mĂ©tier comme le fait qu’elle aimait cela au point de n’être que cela, un sexe affichĂ© et touchĂ©.
 On peut aussi faire le lien avec Clara Morgane, qui quand elle a eu son enfant, a eu “droit” Ă  un tombeau de saloperies sur son sujet, comme le fait qu’elle avait “enfin rĂ©ussi” Ă  tomber enceinte…

On le remarque aussi avec le blog sur lequel j’apporte mes petites pensées et mes écrits. Rares sont les commentaires qui valorisent ce travail important apporté sous vos yeux. Une femme qui teste des joujoux ce sera sans cesse un défilé de “hmmm” et “viens DM” (entre autres).

Alors que même si c’est subtil, on se souvient sans problème de nos “premières fois”. Perso c’était en 2004, dans une fin d’après midi. Une vidéo avec une jeune femme brune. Tous mes copains de l’époque étaient en train de se vanter de leurs tripotages, donc j’ai essayé. Et ça m’avait bien fait marrer, malgré le fait que mon modem internet de l’époque avait eu du mal à télécharger la petite vidéo d’une minute et quelques.

Ensuite j’ai gardé jalousement (et je le garde encore) mon dossier secret, englouti dans des sous dossiers, contenant toutes mes pépites collectées durant des tas d’années. Mais il est caché, car si on tombe dessus, j’aurais probablement honte que l’on sache que j’aime les jeunes femmes aux longs cheveux et aux poitrines généreuses, ou alors les femmes qui aiment l’onanisme au point de produire de véritables geysers. Parce que cela tranche avec ma personnalité.

Par la suite, on s’améliore, on tente d’autres trucs, on expérimente et on découvre. On peut même se faire toucher par quelqu’un d’autre. Comme avec mon ex, qui me touchait d’une manière différente, parce qu’elle avait une autre technique. Pareil pour moi quand je le faisais sur elle, avec mes propres techniques. On était heureux, quand décoiffés et le sourire aux lèvres, les muscles encore tendus, on se retrouvait dans les bras l’un de l’autre après avoir connu l’extase.

L’extase. C’est beau comme truc. C’est toujours mieux que nos journĂ©es de travail non ? Que les morts, la guerre et la famine… Mais non. Une femme en petite jupe sera toujours non pas une magnifique jeune femme qui aime cette robe et ce qu’elle donne comme image de son corps en la portant, mais une “ehh psst toi lĂ  t’aime la b...” On est pas sortis du sable.

C’est un peu comme cette collègue, qui passe pour une personne extrêmement douce, timide, jamais un mot plus haut que l’autre, toujours habillée sagement, sans excentricités. Elle est pourtant, une fois dans l’intimité, un des plus beaux bijoux qui existent. Une de ces personnes avec qui passer une nuit ou autre est un moment où l’on a l’impression de chevaucher une étoile filante. Une fois son chignon défait elle est capable de se faire du bien sans aucun tabou, sans aucune limite même. Mes draps s’en souviennent encore, et j’ai toujours des frissons en bossant avec elle de nos jours.

Sans compter que pour beaucoup, le sexe est rĂ©putĂ© comme sale. Une femme doit ĂŞtre ceci, doit ĂŞtre cela, quand elle a ses règles c’est sale, il y a des maladies, ça sert que pour le pipi, pour le bĂ©bĂ©… premièrement, prenez quelques cours d’anatomie (vous trouverez plus facilement le clitoris d’ailleurs), deuxièmement, mĂŞme si vous sexez pendant les règles, ou mettez vos doigts ou autre dans une femme ou dans un homme, en vous protĂ©geant, jamais cela ne dĂ©passera l’objet premier de ce que vous ĂŞtes en train de produire : du plaisir et de l’intimitĂ©.

Et attention, je vais vous donner un scoop : on est tous et toutes fichu(e)s pareil. A quelques exceptions près évidemment, mais on cherche tous du plaisir, avec le même corps, avec certainement les mêmes techniques.

Que faire alors ? Conserver le fait que l’on se fait du bien pour nous ? Probablement. Parce que le monde n’est pas encore prêt. Mais pourtant dans l’intimité il l’est. Dites vous bien que même les stars le font, mais elles ne le disent pas, pour ne pas être jugées ou calomniées.

Gardons nos petits secrets mais partageons les à fond, dans les possibilités offertes dans nos vies, parce que c’est quelque chose d’unique, de secret, mais de terriblement beau.

Monsieur M.

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